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mercredi 25 janvier 2012

Aurangabad, mercredi 25 janvier 2011


Aurangabad (Maharashtra) - 800 000 habitants.


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Mumbai est désormais loin derrière et je suis de nouveau sur la route en mode sac à dos – ou en mode « non c’est trop cher ». Train normal, arrivée à 4h du matin, sans plan pour dormir, je compte, une fois n’est pas coutume, sur un rickshaw pour me dégoter un lit pas cher à cette heure-ci. Un gars me dit « taxi ? », je dis « ouiii », « quel hôtel ? », « à vous de me dire … 500 Roupies max », « ok, c’est parti ! ». Wahou, si facile ! Note : 500 Roupies = 7 Euro. En fait, les hôtels pullulent autour de la gare et 30 minutes plus tard, je finis ma nuit dans un lit plutôt propre. Lever, direction les grottes d’Ajanta ce jour ; j’irai le lendemain aux grottes d’Ellora.


Pour faire court : un Anglais se baladant à cheval lors d’une partie de chasse est arrivé dans une vallée en forme de fer à cheval et a aperçu à travers les broussailles des temples troglodytes. Une fois dégagés de la végétation, ces temples ont livré leurs trésors : des peintures et des construction millénaires. C’est le Lascaux indien, sans fausse modestie. N’y connaissant pas grand chose, je me contente d’observer et de m’imaginer à la place des moines qui, il y a plusieurs siècles vénéraient Bouddha et enseignaient sa philosophie dans cet endroit.
Je pense à leurs conditions de vie également. Reculés et loin de tout, vivant dans des cellules en pierre, et peignant sur les murs et plafonds la vie de Bouddha. Une des dernières des 29 grottes est inachevée et permet de se rendre compte du travail à effectuer pour creuser un temple. Je suis venu en car tandis que la majorité des touristes est venue en voiture ou bus touristiques. Le retour s’annonce délicat car les grottes ne sont pas à un arrêt « officiel » des bus.
Alors une attente auprès des rickshaws commence, en effet j’attends d’autres voyageurs pour un départ groupé et partager ainsi le prix de la course. Entre temps les chauffeurs sont sympa et m’orientent, m’offrent des fruits (pour une fois je les mange de bon cœur car c’est offert !).




A Ellora, même topo, encore plus impressionnant : les temples sont bouddhistes, jain et musulmans. De plus, certains, dont le plus majestueux d’entre eux, ne sont plus troglodytes car on a creusé la montagne pour faire apparaître les structures, c'est une sculpture ! Le principal temple est d’ailleurs la plus grande structure monolithique au monde. Pas besoin d’échafaudage puisqu’on a taillé du haut vers le bas. C’est hallucinant. On ne peut même pas parler de construction, mais plutôt de destruction de la roche autour du temple. Pas le droit à l’erreur dans ce cas là. Que c’est poignant de se promener dans ce complexe !


A l'intérieur du plus grand temple d'Ellora, taillé dans la montagne



Au retour, je prends une bonne leçon de positionnement dans les voitures. Encore une fois, je décline les offres des chauffeurs qui me croient fortuné et voulent me mettre seul dans un véhicule. Non, non, je voyagerai comme tout le monde dans une jeep groupée. Je suis le premier client d’une voiture, je m’installe donc devant, à côté du chauffeur. Puis les autres clients arrivent. Etant le premier, je pense avoir de fait la meilleure place. Non, les autres montent de telle manière à avoir la place près de la vitre et me poussent.
Je comprends au fur et à mesure que la voiture se charge la technique que j’aurais du adopter. Un nouveau passager arrive ? Pas de soucis, on ne bouge pas de son siège, on marque son territoire, on replie un peu les jambes pour qu’il aille vers une place disponible, mais en aucun cas on ne bouge ses fesses ! Au final, on est 5 sur la banquette avant, chauffeur, une passagère, le levier de vitesse, moi puis 3 autres personnes ! Ah ça au moins nous sommes callés et dans les virages, ça ne bouge pas !

J’ai bien aimé la ville d’Aurangabad. Peut-être parce qu’elle est vide de touristes, ou qu’après la moto et les jours à Mumbai, elle marque un retour à l’aventure bus / train ? Nouvelle culture ? J’ai pu vivre en local et non en touriste ? Sais pas trop. Encore une fois, les expériences locales comme partager le chai et mes biscuits le matin avec des Indiens ou parler météo avec le coiffeur-barbier ont été enrichissantes. Mais bon, il est temps de continuer vers le chaud. Prochain étape Hampi !!!


Vallée en fer à cheval abritant les grotte d'Ajanta


A l'intérieur du plus grand temple d'Ellora, taillé dans la montagne.




lundi 23 janvier 2012

Mumbai, lundi 23 janvier 2012


Mumbai (Maharashtra) – 16,4 millions d'habitants



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Je quitte Mumbai avec un petit pincement. Pourquoi ai-je tant aimé mon séjour ici ? C’est une grosse ville et je suis plutôt anti-capitales … Retraçons ce qui m’a fait apprécier cette ville.

Le climat tout d’abord : chaud et ni trop humide ni trop sec. En bordure d’océan, ou plutôt entourée d’océans, la ville est bâtie sur une presqu’île et les vents balaient les nuages. Après deux mois et demi de froid intense, je suis enfin dans mon élément en manches courtes 24/24.


Puis la ville a beau être énorme (16 millions d’habitants), elle est néanmoins aérée et relativement propre. Les rues sont des avenues larges et circulantes (ceci dit, je n’y suis resté que pendant le week-end, je ne connais pas les embouteillages de la semaine). Un métro et des lignes de train facilitent la circulation des personnes, une rocade a été construite sur la mer pour contourner une partie chargée du centre-ville. Enfin, centre-ville …
En fait la ville est toute en longueur. Quelques kilomètres de large sur une vingtaine de kilomètres de long. Tout au sud, le quartier colonial historique où l’on admire de magnifiques monuments style Anglais. Arcades gothiques, clochers, librairies et université style Harry Potter, gare en vieilles pierres dans un style british/musulman/indien moderne… Arc de triomphe énorme s’ouvrant sur l’océan et appelé la porte de l’Inde (construit pour accueillir George V lors de sa visite il y a bientôt un siècle).

Et puis l’eau entoure la ville, mer arabique d’un côté, mer adaman de l’autre. Et ça j’adore.

Ensuite, c’est un poumon économique pour l’Inde. Et ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Delhi m’est apparue comme une ville vieille où l’on peut comprendre les difficultés du pays à se développer, il y a tant à faire et tant de monde, et tant d’inertie … A Mumbai, on sent la richesse (toute relative) partout : immeubles de 10 étages minimum, belles voitures, peu de misère apparente (mettons le politiquement correct de côté : c’est moins la cour des miracles qu’ailleurs, même si les bidonvilles – "slums", existent aussi ici, mais sont mis à l’écart). Et puis la jeunesse est dynamique.
Le soir les gens se regroupent le long de la croisette locale, et ça bouge, ça fait du sport, ça parle Anglais … D’un côté, je me dis que je suis resté dans les aires pour touristes ou pour riches locaux où l’on ne voit que le bien. D’un autre côté, j’ai parcouru une bonne partie de la ville à pieds ou en bus et c’est vraiment une impression générale. Attention, souvenons-nous que Slumdog millionnaire se passe à Mumbai. Il y a des bidonvilles et des gens malheureux. Mais en tous cas, l’impression générale est que ça bouge. Plus qu’ailleurs.



Pendant trois jours j’ai erré dans ces rues profitant du beau temps et du calme relatif. Je n’ai pas manqué d’admirer les couchers de soleils et de prendre du bon temps dans la boulangerie « le pain quotidien » où j’ai dépensé chaque jour beaucoup plus que mon budget quotidien, mais franchement, vous auriez vu les pâtisseries, le fondant au chocolat, les salades et le filet de poisson grillé, vous auriez craqué aussi. Pour dire à quel point je me suis laisser aller, je me suis offert deux séances de massage thaï des pieds. Calme, huiles essentielles, massage fait par des Thaï qui saluent Sawasdee cap dès qu’on entre dans le salon, la photo du roi de Thaïlande dans l’entrée … quel bonheur !

Pas sûr que ce Carlton
ait 5 étoiles !
Côté hébergement, là ça fait mal … J’avais réservé à l’auberge de jeunesse tenue par l’armée du salut (eh oui !). Mais vu le prix de la chambre, j’ai tenu à vérifier s’il n’y avait pas moins cher. A minuit en pleine saison touristique, me voici en train de faire le tour des hôtels avec un rabatteur local qui veut à tout prix (enfin, surtout à son prix) me caser dans l’hôtel truc (j’ai pas retenu le nom). Complètement stupide, tout est bien sûr complet. Ou alors les réceptionnistes dorment et n’ont pas envie de se lever pour moi.
Bref, retour à l’armée du salut pour passer la nuit dans une chambre qui doit faire 40 mètres carrés, la salle de bain fait deux fois la taille de la chambre que j’avais à Delhi … et il y a 5 ou 6 mètres de hauteur de plafond. En gros, on pourrait faire 10 chambres dans le volume d’une seule … Comprends pas … En tous cas, le tarif inclut petit déjeuner et déjeuner, alors ça vaut le coup !

Dimanche matin, pour aller à LA messe française mensuelle, je pense marcher un peu. Mouais … vu l’heure (une heure avant la messe) je décide de prendre le bus … bien m’en prend, car il faut en fait traverser toute la ville. Sur la carte c’est tout près … mais ça dépend de l’échelle ! Il me faut une heure et demi pour y aller, à pieds puis bus et enfin rickshaw !!!! Et quelle surprise, moi qui pensait trouver une énorme communauté expat française, il y a en tout et pour tout 10 familles à la messe. C’est pas grave, la ferveur y est et le retour est plutôt cool. Marche, rickshaw, taxi et finalement bus avec un contrôleur qui est aux petits soins pour moi.

Je fais un détour par la mosquée Haji Ali dargah construite au XVe siècle. En pleine mer et reliée à la ville par une digue, c’est un haut lieu de prière et touristique. La digue est pleine à craquer, de visiteurs d’une part, et de la cour des miracles d’autre part (oublions encore une fois le politiquement correct). Est-ce réel, est-ce une mise en scène (comprendre une aumône organisée, traduire une mafia de la pauvreté manipulée par des macs), bref s’alignent sur la jetée culs de jatte, vieilles femmes récitant des prières, enfants nu-pieds, handicapés de toutes sortes, aveugles etc … On sent que l’argent est ici.

Les horaires de train
Ce soir j’ai repris le train. Après ces quatre semaines d’indépendance des transports, ça me fait du bien. J’avais oublié combien j’aime les trains indiens. Faire la queue pour acheter son billet (et surtout trouver le bon comptoir), arriver à la gare et chercher la salle d’attente la plus confortable (et usurper le droit d’y rester sans tenir compte de la catégorie de son billet), gagner le quai (se dépatouiller au milieu de milliers de gens allant dans tous les sens), trouver sa couchette (tout en se faisant aider par des locaux hyper sympas), apprécier les odeurs (pas toujours appréciables ceci dit …) et les sons (bruits) des vendeurs de chai, oreillers, beignets etc … Enfin, discuter avec le premier venu.
Ce soir, étant particulièrement de bonne humeur, j’ai initié la conversation, avec un Birman, qui en fait ne parlait pas plus Anglais que je parle … birmanais (?). Enfin, si, il connaît des mots… il sait pas vraiment les mettre dans l’ordre, mais bon, j’ai réussi à m’inventer cette vie d’Allemand avec un père français une mère allemande, vivant à Berlin … J’ai oublié de caser le métier : pilote de jets privés. Oui, c’est un nouveau passe-temps. Comme c’est lassant de toujours répéter les mêmes réponses « France, Téo (mon prénom de voyage), ville-où-je-vais, salaire etc…), je m’invente de nouvelle vies. Je suis tantôt Allemand, Arménien, etc … Je dois avouer que la vie dans laquelle je suis pilote de ligne est une de mes préférées. Cela peut paraître bizarre mais pour en avoir discuté avec pas mal de monde, c’est une activité que beaucoup de gens adoptent un jour ou l’autre dans ce type de pays. Et certains doivent se demander pourquoi j’ai un prénom de voyage ? Je n’ai pas envie de donner mon vrai nom, qui d’une part n’est pas toujours facile à prononcer, d’autre part, je ne tiens pas à ce qu’on hurle mon prénom à travers des foules, ou bien que l’on me connaisse trop bien. Alors Téo, surnom donné par mes colocataires à Annecy est parfait. Court, simple à prononcer, et j’aime bien. Surtout pas Titi, qui veut dire autre chose en Anglais !

Il est l’heure de se coucher, si je veux être sûr de me réveiller à 4h, heure d’arrivée à Aurangabad, dans une ville de 800 000 habitants, où je n’ai nulle part où aller, n’ayant aucun hôtel en vue … Wow, l’aventure reprend de plus belle !!! On the road again.



Préparation des samosas en bordure de mer



mercredi 18 janvier 2012

Pushkar – Mercredi 18 janvier 2012 – 238km – 5h30



Pushkar (Rajasthan) – 15 000 habitants



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Kelwara - Pushkar - 238 km - 5h30



Ah Pushkar, tellement de bons souvenirs y sont attachés. C’est ici que j’avais passe ma première semaine en Inde en mai 2011. Fuyant Hanoi j’étais venu ici pour une semaine retrouver deux couchsurfeuses que j’avais hébergées quelques semaines plus tôt à Hanoi. C’est donc naturellement que je reviens ici retrouver mes premières impressions indiennes. Qui avaient été très excellentes !




L’ambiance est à peu près la même. Beaucoup de touristes cette année car nous sommes en pleine saison. Mais plutôt des backpackers, alors ca va. Quoiqu’on tombe parfois dans l’excès inverse ! et je croise nombre de hippies ayant oubliés que la vie continuait ailleurs, ou bien fuyant le monde qui va trop vite alors qu’à Pushkar il va au rythme des « special lassi » ... ?


Bref, après avoir erré dans les villages alentours eux-mêmes perdus dans le désert local, je me dirige droit vers la guesthouse habituelle, le gérant me reconnaît. On s’améliore, il y a l’eau chaude dans les douches ! Puis direction mon « café de la gare » local : Chez Baba, pour passer une fin d’après-midi repos, bouquinage, yam, journal. Natacha (l’un des couchsurfeuses que j’avais retrouvé l’an dernier) n’est pas là alors sa place est libre : près des prises électriques (les habitués comprendront), face au soleil, vue sur la place centrale, le lac et les montagnes au fond du paysage carte postale.
Puis massage pour me remettre de ma course de la veille, dodo. Petite parenthèse pour le massage, car c’était l’un de mes meilleurs à ce jour. Le gars avait une poigne d’enfer et m’a très bien relaxé. Pour éviter les risques que l’on rencontre en Thaïlande, en Inde c’est clair dès le début : les gars sont massés par des gars, les filles sont massés par des filles.



Petit déjeuner Benetton
jus de mangue, café au lait, lassi
Le Lendemain, programme très chargé … ayant déjà visité la ville, je me pose chez Baba … pour en repartir seulement le soir après avoir trié des photos, chatté, rédigé mes aventures puis dodo. J’aime bien ces journées !


Parlons un peu de Pushkar. Ville ultra sacrée. Ghandi a fait jeter ses cendres dans le lac, beaucoup de ghâts le cerclent (rappel : un ghât est une descente en escalier vers le lac d’où les gens vont faire leurs ablutions, toilettes, lessives etc… fermez les yeux et imaginez une carte postale de l’Inde.
Les bâtiments sont à droite, puis le fleuve ou lac à gauche, entre les deux, les marches. Voilà c’est ça un ghât. Ouvrez les yeux). Chaque soir, des cérémonies de prière ont lieu sur ces ghâts, chaque jour, des pèlerins vont faire une prière dirigée par un prêtre local, tandis que des touristes vont faire la même chose (mais la donation est en Euros ou Dollars pour les touristes, et bien plus élevée… je le sais car je me suis fait maudire l’an dernier parce que je ne voulais pas donner autant … oups !).

Pushkar abrite aussi le seul temple dédié à Brahma de toute l’Inde. L’histoire liée est passionnante, et je ne suis pas assez spécialiste pour la présenter ici. Wikipedia le fera bien mieux que moi. Enfin attention, le centre ville bordant le lac est le territoire des touristes étrangers, mais la ville est bien plus grande que cela. Encore une fois le tourisme a modifie la façon dont on perçoit la ville.
Direction Delhi pour rendre la moto. Snif … Puis ce sera Mumbai et la chaleur (pour de vrai cette fois !).



Pushkar - Delhi - 402 km - 8h20



lundi 16 janvier 2012

Kelwara (Kumbhalgarh) – Lundi 16 janvier 2012 – 247km – 6h


Kelwara (Rajasthan) – 1 500 habitants



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Udaipur - Kelwara - 247 km - 6h



L’étape vers Kumbhalgarh n’était pas prévue initialement. Tout comme la visite de Mount Abu, c’est une étape qui s’est imposée d’elle-même car c’est un site intéressant, hors des sentiers battus, où les gens partent en visite pour la journée depuis Udaipur. Et encore, seulement ceux pouvant se payer un aller-retour en voiture. Libre avec ma moto, je fais une route qui passe de très agréable à extrêmement agréable. Seule petite note négative, la route indiquée sur Google Maps n’existe pas en réalité … après quelques kilomètres inutiles je maudis le GPS et repars dans l’autre sens. C’est surtout le comique de répétition qui m’énerve, en effet, deux jours plus le GPS a voulu me faire passer par des escaliers pour aller en haut de Mount Abu … demi-tour et beaucoup, beaucoup de kilomètres en plus !

La route qui ne laisse la place qu’à une voiture en largeur serpente dans une région vallonnée, assez verte et où l’agriculture est familiale et manuelle. En un mot, c’est l’éclate ! Je pose mes affaires dans un hôtel qui ne voit jamais de touristes étrangers et me prépare pour une nuit fraiche et étoilée. J’en profite pour faire de belles poses longues de 20 minutes et plus : après quelques réglages, l’appareil photo est ouvert sur le ciel, mon ordi est posé sur mes genoux et je regarde Friends en guettant les étoiles filantes.


La forteresse de Kumbhalgarh

Le lendemain, je pars léger en Enfield explorer les deux sites de la région : le fort de Kumbhalgarh et le temple de Ranakpur. Le fort est une merveille. Un des plus grands de la région, il compte un partie habitation royale (ou noble, ou toute appellation locale de nos anciens châtelains), des temples dédiés à un peu tous les dieux locaux, et des villages. C’est plutôt une place fortifiée. Il a été construit au XVe siècle et été habité jusqu'au XIXe. La muraille est (ou « serait » selon moi) la deuxième plus grande muraille du monde après celle de Chine. En effet, les murs sont impressionnants : 36 km de long, 5 mètres de large en moyenne (plus de 10m en façade – plusieurs chevaux pouvaient galoper de front). Je profite bien de l’endroit en déambulant sous le soleil entre les temples et me décide à revenir le lendemain matin pour courir un marathon en suivant la muraille !



L'irrigation au Rajasthan

Puis je me remets en selle pour reprendre la route serpentant entre les collines vers le temple de Ranakpur. En chemin, je m’arrête pour tester l’irrigation mue par les bœufs. Assis sur un siège derrière les bœufs, on les motive à coups de branche. Attachés, ils tournent en rond, entrainant une roue qui par un engrenage à renvoi d’angle fait tourner une noria de 15 mètres de haut. L’eau puisée se déverse dans un réseau de canaux creusés à la main. Sur plus de 100 mètres, l’eau s’écoule vers les champs où une deuxième personne ouvre et ferme les passages pour noyer les cultures au fur et à mesure. C’est archaïque mais ca marche, et le petit vieux sur son siège de bois n’a pas l’air malheureux !



Le temple jain de Ranakpur

Ranakpur est un temple perdu dans la forêt. Il n’y a rien, et puis d’un coup, pouf, il y a un temple. Et un grand. Majestueux, encore une fois les statues, la pierre en générale est ciselée et c’est un spectacle magique. Je profite d’un groupe de touristes français pour suivre une visite guidée. Ce temple jain (dissidents du bouddhisme) a été construit au XVe siècle, compte 29 salles, 80 coupoles et 420 piliers … le tout sculpté. C’est blanc, aéré, propre, superbe.
Un initié passe par là, drapé dans son habit orange. Initié, cela veut dire qu’il a renoncé à tuer tout ce qui vit (même les moustiques par exemple), hormis les plantes – faut bien manger. Il a « trouvé la voie » dirons-nous et est considéré comme une personnalité importante. C’est un peu moins beau que Delwara à Mount Abu, mais ici on peut prendre des photos. Un gardien me prend même à part pour m’emmener aux endroits d’où le point de vue est joli. Merci !

Enfin, retour via la route qui serpente dans les collines vallonnées vers l’hôtel, pour me préparer mentalement – parce que physiquement c’est trop tard, pour la course du lendemain.


Course à pied le long de la muraille de Kumbhalgarh

Le lendemain, plus de soleil mais quelques bruines et un brouillard léger. Parfait pour courir au frais. Sauf que … Sauf que ! Je suis ultra motivé, en tenue, et pars d’un bon rythme. Mais … mais … évidemment, les murailles épousent la forme des collines … Donc, ça monte et ça descend. Au bout de 10 minutes et de ma 200e marche je commence à douter de la faisabilité de mon projet. A juste titre car au bout d’une heure je ne peux déjà plus courir dans les montées - dont certaines font 100 mètres de dénivelé, les mollets me font trop mal.
Apres 12km et environ 2000 marches, je coupe et reviens vers l’entrée du fort. Evidemment, je me perds et finis à la boussole en prenant un cap donné par le GPS et choisis la ligne droite … au milieu des ronces et des rochers, mais au moins je ne risque plus de me perdre ! 14km … je suis tout de même content de moi. D’autant que pour en avoir fait quasiment tout le tour, je peux affirmer maintenant que la muraille, du moins telle qu’on la voit à l’entrée ne fait pas du tout 36 km de long ! A approfondir lors du prochain voyage !

Retour à l’hôtel pour me masser et me reposer.



vendredi 13 janvier 2012

Udaipur – Vendredi 13 janvier 2012 – 175km – 3h45



Udaipur (Rajasthan) – 390 000 habitants



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Mount Abu - Udaipur - 175 km - 3h45



Udaipur est la ville lumière du Rajasthan, la ville des rêves, des palaces et du romantisme autour de son lac. De là à dire que Udaipur est la Paris / Venise indienne il n’y a qu’un pas, que je ne ferai pas car je n’ai que moyennement apprécié la ville. Encore une fois, trop grosse, trop touristique. Pas trop grosse en fait, le centre historique et recoin des backpackers est assez réduit et à taille humaine. Mais touristique, ça oui ! On est en plein sur les routes des cars et voitures de voyages organisés. Vous l’aurez compris, je suis encore dans l’ambiance de mes dernières semaines passées loin des sentiers battus.


La route a été magnifique. Grande 2x2 voie peu fréquentée, et en excellent état. L’autoroute se faufile entre les montagnes, offrant au regard de très beaux paysages variés. Comme j’arrive tôt, j’ai le temps de visiter la principale attraction : le palais royal. C’est joli mais sans plus. Curiosités du palais : les différent styles qui se succèdent au fur et à mesure que chaque Maharaja a ajouté une construction à l’édifice. Les perles du palais sont les paons en mosaïques.
Cet oiseau symbole de l’Inde est représenté en plusieurs panneaux magnifiques de quelques mètres de haut. Encore une fois, je m’imagine à la place des habitants du palais quelques siècles plus tôt. C’est bizarre. Déjà il n’y aurait pas de touristes. Ensuite, c’est juste impossible, comme s’imaginer vivre dans nos châteaux forts. On ne peut que déambuler en faisant mine de se prendre au jeu, mais trop de choses ont changé depuis ce temps. Les vues sur le lac et le palais de James Bond (j’y reviendrai plus tard) sont belles. L’audioguide encore une fois me permet de mieux comprendre le palais et de m’isoler du bruit ambiant.

Sorti de ce palais, je me dirige vers les jardins, dont l’entrée est payante. Je demande au vendeur de tickets si ca vaut le coup … son bof est plutôt clair ! Encore une attraction payante pour touristes qui penseront tout avoir vu de l’Inde en passant dans ces jardins tout sauf typiques.


La soirée est Udaipuresque. Je veux dire typique de l’endroit, un must-do : regarder le James Bond Octopussy en terrasse, sous les étoiles devant un bon biryani. C’est cliché je suis d’accord, mais ca j’aime bien ! Ce film a été tourne ici, on reconnaît bien l’île-hôtel au milieu du lac et les collines environnantes. Je ne suis pas expert pour reconnaître les rues où a lieu la poursuite en rickshaw, mais l’ambiance générale du film rappelle bien la ville.

Manufacture de fusils
Le lendemain, je me ballade le long de la rivière, vais boire un chai en terrasse (comprendre vais dans un café pour recharger les batteries de l’ordi, truc classique de backpacker – ce qui ne marchera pas car il y a une coupure d’électricité – truc typique de l’Inde). En chemin, je croise une manufacture de fusils et discute avec les trois ouvriers, encore une fois sans que nous ayons aucune langue en commun.

Puis direction les villas-hôtels magnifiques de la presque île, et je passe le reste de l’après-midi pose au bord de l’eau dans une auberge discrète. Skype, photos, journal … je me repose au calme. 








L'île-hôtel où réside James Bond dans Octopussy, au milieu du lac qui borde Udaipur.